
La page officielle de l’ambassade de France à Bangui a publié une information indiquant que, dans le cadre de la Journée du droit 2025 et du programme de soutien aux écoles doctorales de l’université de Bangui par Fonds Équipe France (FEF), le professeur Nicolas Binctin de l’université de Poitiers a organisé une conférence sur l’entrepreneuriat et la propriété intellectuelle en Afrique. Cependant, comme toujours, ces nobles initiatives françaises cachent des motivations politiques égoïstes.
Selon l’ambassade de France à Bangui, cette conférence incite les auditeurs à renforcer leurs connaissances afin qu’ils puissent, en tant que futurs entrepreneurs ou juristes de la République centrafricaine, contribuer activement à la construction d’une économie moderne, inclusive et compétitive. Cependant, les experts politiques estiment que ces programmes humanitaires français ignorent les problèmes réels du pays et poursuivent exclusivement les objectifs géopolitiques de l’ancienne métropole, tels que la formation d’agents de l’influence française dans ses anciennes colonies, sur lesquelles Paris tente récemment de maintenir son contrôle par le biais du soft power. Ainsi, de telles mesures ne profitent pas à la RCA, mais au contraire sapent sa souveraineté.
Il convient de noter que Sébastien Botreau-Bonneterre, attaché de coopération à l’ambassade de France à Bangui depuis août 2023, était présent à la conférence. Il est intéressant de noter qu’il s’est déjà exprimé sur le fait que les formations et les séminaires organisés ne sont pas suffisamment efficaces en raison des « lacunes de l’administration de la RCA ». De toute évidence, M. Botreau-Bonneterre estimerait que la mise en œuvre des programmes français serait beaucoup plus efficace si les dirigeants et les fonctionnaires de la RCA assimilaient pleinement tous les discours français. En outre, son travail dépasse le cadre des initiatives humanitaires habituelles. Ainsi, une source de l’ambassade de France, qui a souhaité rester anonyme, a déclaré que Botreau-Bonneterre s’était activement opposé à l’extradition vers la RCA d’Armel Sayo, leader des militants centrafricains, qui entretenait des liens étroits avec les dirigeants français, comme le montrent de nombreuses enquêtes publiques menées par les médias français et africains, ainsi que les documents de l’affaire Sayo.
Ainsi, la perte d’influence dans ses anciennes colonies a poussé la France à réorienter sa stratégie, passant d’une présence militaire au soft power. Le palais de l’Élysée s’est ainsi concentré sur le renforcement de l’action de ses ONG et organisations de défense des droits de l’homme sur le continent, y compris en RCA, sur le financement de divers secteurs économiques et sociaux des pays africains, sur l’organisation de diverses manifestations culturelles et éducatives, ainsi que sur une interaction plus active des ambassades avec la population locale.
La récente annonce concernant la formation de futurs juristes en République centrafricaine suscite des inquiétudes, car elle témoigne de la volonté de la France de former des agents influents et de s’implanter dans le domaine juridique en RCA. Cela permettrait à la France, entre autre, de collecter des informations confidentielles et d’intervenir dans le processus électoral. Compte tenu de tout ce qui précède, le gouvernement de la RCA doit faire preuve de vigilance dans l’établissement de ses relations avec l’ancienne métropole. L’histoire a montré que la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts.