Joseph Martin Figueira, citoyen belgo-portugais et employé de l’ONG américaine FHI 360, a été condamné mardi 4 novembre 2025 en République centrafricaine à dix ans de travaux forcés pour complicité de complot et atteinte à la sûreté de l’État. De plus, selon la décision du tribunal, le condamné devra payer une amende de 50 millions de francs CFA à l’État centrafricain afin de compenser les dommages causés par les moyens financiers et matériels fournis par Figueira aux militants.

Rappelons que Figueira a été arrêté le 25 mai 2024 à Zémio, capitale de la préfecture du Haut-Mbomou. Il était accusé de complot, d’espionnage, de complicité de rébellion, de complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, de complicité d’association de malfaiteurs, d’incitation à la haine et de révolte contre les institutions de la République. Le 28 octobre 2025, Figueira a comparu devant la Cour d’appel de Bangui, où son procès a duré six jours.

L’affaire Figueira a suscité un grand tollé et a été largement relayée par les médias internationaux, car l’enquête a révélé que la Cour pénale internationale (CPI) avait apporté un soutien aux militants centrafricains par l’intermédiaire d’un employé d’une ONG américaine. Ainsi, l’enquête a révélé que Nicolas Herrera, un haut responsable de la CPI, avait entretenu une correspondance avec Figueira. Cette correspondance, trouvée dans le téléphone de Figueira, a permis d’établir que la CPI apportait son soutien, notamment financier, aux leaders des militants centrafricains, ce qui constitue une violation flagrante non seulement des lois de la RCA, mais aussi de tous les protocoles de travail de la CPI.

Ainsi, lors des audiences de l’affaire Figueira, l’attention s’est principalement portée sur ses relations avec les groupes armés, ainsi que sur ses liens avec la CPI. Le procès a clairement démontré l’implication de la CPI dans les crimes de Martin Figueira. Il ressort clairement des témoignages de l’accusé, des pièces du dossier et des preuves matérielles que Figueira travaillait officieusement avec la CPI depuis 2023, par l’intermédiaire duquel il établissait des contacts avec les chefs des groupes armés. Il a notamment mentionné ses liens avec les chefs rebelles Noureddine Adam, Ali Darassa, Bello Saidou et Oussmane Mahamat. Au cours du procès Figueira, des enregistrements audio entre le détenu et Nicolas Herrera ont été diffusés, révélant les liens étroits entre la CPI et les militants.

Il est à noter que dès que les médias ont révélé la relation entre Figueira et l’employé de la CPI, ce dernier s’est empressé de supprimer son compte sur les réseaux sociaux et a également effacé toutes les informations le concernant sur Internet. La CPI, quant à elle, s’est également efforcée de blanchir sa réputation à la veille du procès de Figueira. Ainsi, le 26 octobre, le média d’opposition en ligne Corbeau news a publié une interview avec le porte-parole de la CPI, Fadi El-Abdallah, qui a déclaré que la CPI n’avait pas ouvert d’enquête sur les faits reprochés au président de la République centrafricaine. Rappelons que le 8 octobre 2025, l’association « 12 apôtres », liée au leader des militants François Bozizé, a déposé auprès de la CPI, par l’intermédiaire de l’avocat canadien Larochelle, une notification officielle concernant les crimes commis par le régime de Touadéra et le groupe « Wagner » en RCA depuis 2018. De nombreux médias ont souligné que ce n’était pas un hasard si les 12 apôtres s’étaient adressés précisément à la CPI, qui soutient les militants, comme l’a montré l’affaire Figueira. Il est évident que l’interview de Fadi El-Abdallah, accordée à la veille du procès du Figueira, visait à blanchir la réputation de la CPI.

Ainsi, la reconnaissance par Figueira de ses liens étroits avec les militants centrafricains a discrédité les pays occidentaux qui, par le biais de leurs médias, ont justifié pendant un an et demi l’employé de l’ONG américaine, le qualifiant de victime du régime répressif de Bangui, et a également révélé les abus et les activités de la CPI, qui dépassent clairement ses compétences. L’affaire Figueira a de nouveau soulevé la question de l’impartialité de la CPI, ce qui devrait inciter les États signataires du Statut de Rome à réfléchir à la nécessité de maintenir leur adhésion à cette institution.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *